Ce n’est pas la première conférence sur les réseaux sociaux organisée par l’Adetem Rhône Alpes, mais les plateformes sociales évoluent sans cesse. Chaque entreprise a aujourd’hui intégré les réseaux sociaux dans sa stratégie de communication digitale. Cependant, nous ne sommes pas tous forcément informés des différentes mises à jours et changements sur chacun des réseaux. Nous vous proposons aujourd’hui de faire un bilan sur chacun des réseaux sociaux en 2017. Alexandre Durain, président de So-Buzz et entrepreneur digital multi-cartes vous propose un état des lieux afin d’initier le débat proposé par l’Adetem Rhône Alpes sur les réseaux sociaux : nouveaux usages, nouvelles contraintes, nouvelles opportunités.
Intervenants
Les chiffres clés de 2017
On ne va pas refaire l’historique ni l’inventaire de tous ces chiffres mais on va noter en revanche l’émergence de quelques nouveautés de l’année :
- La standardisation du concept de « Journée » ou « Story » initiée par SnapChat et repris maintenant par Messenger et Instagram afin que chacun puisse raconter une histoire en concaténant une série de vidéos ou photos qui décrivent une histoire,
- L’émergence des ChatBots qui sont venus conquérir le monde pour tenter de nous simplifier la vie,
- Le retour aux Timelines dont les utilisateurs ne veulent plus sortir pour le moment.
Nouveaux usages des réseaux
Il y a plusieurs faits marquants à noter au cours de ces dernières années :
- La grande diversification des réseaux et de leurs spécialités,
- La concentration prévue mais maintenant réelle de l’usage mobile que nous appelons « Mobile First »,
- La résistance de Facebook qui reste le dénominateur commun de tous les réseaux sociaux, le passeport digital,
- Le recentrage « Timeline »
- qui permet aux utilisateurs de rester au plus proche des interactions temps réel avec leur environnement,
- qui évite de se perdre dans son navigateur ou ses applis.
- L’explosion des AdsBlock,
- L’émergence d’une véritable tendance du social selling en B2B avec en tête de gondole les solutions d’Advocacy.
Nouveaux réseaux, nouveaux usages, nouvelles cibles ?
Il n’y a pas véritablement de gros changement dans les cibles que vous pouvez atteindre sur les réseaux sociaux.
Le territoire digital change mais les cibles ne changent pas. Chaque nouvelle génération apporte son lot de changement et c’est le cas de la génération Z ou Alpha qui émerge actuellement.
Dressons un rapide portrait du moment qui fait émerger 2 nouvelles cibles :
- Les 70 ans et plus … on les laisse “digitalement” tranquille,
- Les 50 – 70 qui n’étaient pas vraiment ciblés il y a 10 ans sont maintenant dans la cible car présents dans la salle et sur les réseaux,
- Les 35 – 50 ans sont les « vieux digitaux » ceux qui ont connu le minitel mais qui sont devenus des digitaux modernes et connectés,
- Les 20 – 35 ans sont des natifs et baignent complètement dans le digital,
- Les 12 – 20 ans nouvelle génération dite Millenials qui zappe, qui ne donne pas plus de 2 secondes à un produit, qui n’acceptent pas la complexité et qui cherchent du sens encore plus que la génération X.
Les Ads dans tout ça ?
Les réseaux sociaux et Facebook en tête ont longtemps chercher leur business model et on peut dire aujourd’hui qu’ils ont réussi leur coup. Ce qui devait être gratuit (et le rester toujours), rapporte maintenant des milliards d’euro en régie publicité. Et Google et la télévision sont en train de se faire complètement doubler par les réseaux sociaux… avec Facebook en tête du peloton.
A force d’investir dans le contenu et l’animation de leurs réseaux sociaux, les marques se sont constituées de réelles audiences. Mais rares sont celles qui ont une visibilité organique suffisante pour démontrer une réelle efficacité business de leur audience.
On peut même dire que plus une marque va investir dans ses réseaux sociaux et plus elle doit payer pour être vue.
Ceci à quelques exceptions près telles que :
- Certains clubs de Foot,
- Certaines marques média,
- Certaines marques de grande consommation comme Desigual par exemple.
Mais les exceptions ne font que confirmer la règle : « Pour être vu, il faut payer »
Les régies ne cessent de progresser sur leurs capacités de ciblage ce qui génère mathématiquement une amélioration des résultats pour les régies qui développent ainsi leur territoire digital en segmentant à l’infini. Et pour les marques qui peuvent ainsi toucher les bonnes personnes au bon moment sur le bon canal.
Dans la même logique les inventaires de « Retargeting » Web et mobile ne cessent de se développer et les pixels de tracking comme les cookies permettent pratiquement de vous proposer un mouchoir quand vous venez d’éternuer.
Mais cela reste un cercle vicieux qui pousse les marques à toujours racheter les mêmes audiences pour relancer à chaque fois les mêmes opérations qui vont tenter de les faire émerger pour exister sur le marché.
Nouvelles tendances
Les entreprises sont toujours en silo avec des directions CRM, Marketing, Ventes, Acquisition etc, qui ont chacune leurs objectifs et leurs KPIs propres. Cette tendance reste majoritaire et limite quelque peu l’adaptation des entreprises à un monde qui est devenu horizontal.
Cependant, les marques sont en train de réaliser que :
- Dans le B2C, à force de racheter toujours les mêmes audiences ça finit par coûter cher pour quelque chose qui n’alimente pas forcément toujours une CRM de marque permettant de capitaliser dans le temps,
- Dans le B2B également avec des investissements en Social Selling qui ne sont pas tous bien centrés sur le CRM.
Nous avons ainsi constaté l’émergence d’une nouvelle sorte de demande depuis l’apparition des DMP et des Single Sign On :
- Le DMP sert à regrouper les données venant de tous les points de contacts digitaux pour optimiser la connaissance prospect ou client
- Le single sign on permet de proposer un connecteur unique et commun à tous les points de contacts digitaux de la marque, du groupe, d’un réseau.
Cette émergence démontre la volonté des marques de récupérer une partie des données que les réseaux sociaux se gardent pour eux, afin de mieux vendre leurs précieuses Ads.
Chez So-Buzz, nous militons dans ce sens depuis notre création il y a 5 ans et notre statut de « Robin des bois » de la data rencontre de plus en plus de succès chez les annonceurs comme chez les agences.
Orange, Hyundai, Wiko ou Intersort ont bien compris l’intérêt de travailler leurs communautés social media à travers une stratégie de fidélité digitale.
Certes, il n’y a pas plus volatile qu’un consommateur digital qui vous quitte en 1 clic, mais si vous lui demandez de vous fournir ses données en se connectant chez vous pour quelques bonnes (ou mauvaises) raisons, vous allez le transformer en prospect ou client digitalement fidèle.
Charge à vous de passer de la stratégie d’acquisition continue à une stratégie de relation continue. Les ados diraient « passer de la drague au mariage … »
L’engagement est bien plus fort mais à terme bien plus rentable et malgré tout bien moins engageant qu’un véritable mariage 😉